Michel Duchaussoy

Amen (Costa-Gavras - 2003)

amen
Ce film édifiant raconte la tentative d'un officier SS pour alerter les autorités vaticanes et au delà, l'opinion publique sur les horreurs de l'holocauste dont il a été le témoin et même l'acteur en fournissant pour les besoins de l'armée, du gaz désinfectant. Ses convictions religieuses ne lui permettait pas d'accepter cette tragédie, mais d'un autre côté, il n'est pas sorti de ce système - en avait-il la possibilité sans en payer le prix fort, lui et sa famille ? Le film dénonce également la passivité des autorités catholiques, sous le fallacieux prétexte de préserver la diplomatie, mais aussi des autorités militaires alliées qui ne pouvaient pas détourner leur effort tout axé sur la destruction du nazisme. Des compromissions, donc, qui prennent leur sens lorsque la guerre finie, le Vatican permettra la fuite d'allemands érudits vers d'autres pays. Le film est sans concession et la colère du spectateur va crescendo lorsqu'il prend conscience des vains efforts de cet officier qui ne pourra pas supporter d'être un bouc émissaire lors des procès de l'épuration. A noter qu'à aucun moment on ne voit les déportés; ainsi les officiers qui regardent les exécutions au travers d'un oeilleton; ainsi les trains qui les emmènent vers leur funeste destin sont fermés ou même vides. Mais toute l'horreur de ces scènes est parfaitement saisissable, jusqu’à la scène finale dans le camp de concentration, totalement surréaliste.

Que la bête meure (Claude Chabrol - 1969)

Le film est un peu laborieux à démarrer, en grande partie à cause du jeu de Michel Dechaussoy qui ne montre aucune conviction et aussi une mise en scène très convenue. Mais tout change avec l’entrée en scène de ”la bête”, non pas parce que Michel Duchaussoy joue mieux, mais parce que Jean Yanne est vraiment parfait dans son rôle d’ignoble individu. La haine qu’il inspire autour de lui est palpable et nous met mal à l’aide.