J'ai reçu mon certificat d'admission au baccalauréat avec la mention assez-bien. C'est un grand soulagement car mes chances pour avoir ce diplôme de fin d'études secondaires étaient plutôt ténues à cause de ma faiblesse en maths. De plus, alors que j'étais bon en français en première, je me suis complètement ramassé à l'écrit avec 5/20; j'ai un peu rattrapé cette note calamiteuse à l'oral, mais j'avais des points à rattraper. Mais la chance a été de mon côté et j'ai eu des notes tout à fait satisfaisante aux épreuves de maths et de physique (cette dernière assez conforme à mon niveau de l'année scolaire). Il ne me manquait donc que quelques points pour même éviter l'oral de rattrapage et je me suis même payé le luxe d'augmenter ma note en maths grâce à un exercice sur les nombres complexes que j'ai abordé avec une méthode pas au programme mais que je trouvais beaucoup plus simple, ce qui a épaté le prof qui m'interrogeait.

Cette année, j'ai économisé mes étrennes pour m'acheter un superbe microscope chez un opticien. Ma grand-mère a généreusement complété :-)

Deuxième séjour en Angleterre, toujours dans le Surrey mais cette fois à Redhill dans une autre famille avec des enfants : une fille sympa et un garçon beaucoup plus jeune que moi : une véritable teigne et je ne m'entendais pas avec lui. Malgré tout le séjour s'est bien passé et j'en garde de très bons souvenirs.

A mes moments perdus, j'allais dans un magasin de la chaîne "Woolworth" qui avait un rayon de modèles réduits assez bien fourni, en tous cas rien à voir avec la pauvreté du choix de Maubeuge. J'y ai acheté quelques boîtes que j'ai même commencé à monter sur place.

Mais le moment de pur délire, ce fût à l'occasion d'une sortie à Londres. Près de Piccadilly Circus, j'ai trouvé une boutique incroyable : on pouvait y trouver absolument tout ce qu'on voulait et je dois avouer qu'une bonne partie de mon argent de poche y est passée.

Premier séjour en Angleterre. Départ en train de Paris jusque Calais pour un embarquement par ferry jusque Douvres; de là nous étions acheminés par car dans le Surrey. Lors de ce séjour, nous étions placés dans une famille d'accueil, mais le matin, nous avions des cours comme à l'école. De ce fait, nos familles étaient proches et parfois se connaissaient bien. On se voyait beaucoup entre français, ce qui présentait un inconvénient.

J'ai regardé un peu la télévision, surtout les épisodes de "Thunderbird" avec Lady Penelope à base de marionnettes. La télévision fonctionnait avec des pièces de monnaie : pour la regarder, il fallait payer.

Les repas étaient généralement un mauvais moment à passer tellement je suis difficile, sauf avec le "fish-and-chips" mais j'ai adoré les petits-déjeuners avec les toasts grillés, le bacon, les oeufs brouillés et les corn-flakes. Souvent à 5 heures, un marchand ambulant vendait des crèmes glacées succulentes et mon hôtesse faisait à merveille une tarte chaude aux fruits rouges, absolument délicieuse. Un jour, j'étais invité à prendre le goûter par les hôtes d'un de mes camarades : un vrai goûter anglais avec la gelée à la menthe bien gélatineuse, le thé, etc.

Mes hôtes étaient un jeune couple vraiment gentils avec moi et la séparation à la fin du séjour fût pleine d'émotion car je savais qu'ils partaient pour l'Australie et que je ne les reverrai jamais.

Ce jour là, une véritable tornade s'est abattue sur le bassin d'Arcachon. Nous étions partis nous promener au Moulleau et sur le chemin du retour, avisant le ciel devenant très sombre, nous avons pressé le pas pour rentrer au plus vite. A peine arrivés à la villa, le vent s'est levé avec une rare violence. La pluie “tombait” à l'horizontale. Sans électricité, nous avons attendu plusieurs heures que la tempête se calme. Le lendemain, le bassin offrait un spectacle de désolation. Plusieurs bateaux de plaisance s'étaient fracassés sur le rivage, emportés par le vent ou pulvérisés sur place. Des pins avaient été enroulés comme un tire-bouchon et arrachés à 3 mètres du sol. Nous apprîmes dans la presse locale que des campings avaient été ravagés, faisant quelque victimes.