Donc, chaque année nous passions la Noël à Paris et nous
logions chez ma grand-mère.
Nous arrivions généralement quelques jours avant Noël et
repartions juste après. Ces quelques jours étaient
merveilleux.
Ma grand-mère nous emmenait visiter des musées ou au
cinéma. Ou plus simplement, elle nous emmenait dans des
magasins. Quand j'étais plus grand, je pouvais même pousser
tout seul jusqu'aux “Magasins Réunis” place des ternes.
Mon père profitait de l'occasion pour compléter sa
discothèque de musique classique et jazz. Parfois, je
l'accompagnais à la FNAC de l'avenue Wagram. Le personnel
nous accueillait presque en amis; c'était un dialogue entre
connaisseurs plus qu'une transaction d'achat. On pouvait y
écouter les disques avant de les acheter et discuter des
interprétations.
Mais j'adorais aussi bien rester dans l'appartement à lire
et relire les albums de Tintin ou regarder les programmes
de télé spécial fêtes que je trouve aujourd'hui indigents
mais qui me fascinaient alors. Je me souviens ainsi avoir
suivi avec passion l'adaptation des “Cahiers du Capitaine
Coignet” pendant l'épopée napoléonienne.
L'une des grandes occupations, c'était bien sûr le sapin de
Noël que nous décorions avec grande fantaisie. Au pied du
sapin, nous déposions les cadeaux pour le lendemain. Et
puis nous montions la crèche avec ses santons de Provence
très colorés.
La nuit de Noël, même s'il n'en est pas resté grand-chose,
j'aimais accompagner ma grand-mère à la messe de minuit.
Nous nous rendions à pied à l'église, parfois sous la
neige. Au retour, nous prenions une collation de chocolat
chaud et de brioche.
Le lendemain, ma grand-mère recevait mes oncles et tantes
pour un repas buffet. C'était une ambiance très
particulière et l'occasion de revoir mes cousins. Après le
repas, nous pouvions ouvrir les cadeaux.