L'odorat, le mystérieux aide-mémoire, venait de faire revivre en lui tout un monde.

Victor Hugo - Les Misérables



Pressé d'arriver au cinquième étage, j'avale deux par deux les marches de l'escalier qui fleure bon la cire. Par les fenêtres des paliers, on entend l'écho des cris dans la cour intérieure. J'entre alors dans l'appartement en faisant craquer le parquet recouvert de tapis (souvenir d'un immeuble parisien).

Arrivés au petit matin, nous nous précipitons voir la mer, comme pour conjurer un sort funeste qui l'aurait fait disparaître. L'air embaume de l'odeur enivrante des pins maritimes. Plus tard, nous entendrons le bruit lointain des bateaux à moteurs sur la mer et le ressac des vagues sur la plage. Sur le chemin qui nous ramène à la villa, les cigales qui chantent tout l'été nous font comme une haie d'honneur.

Debout dans le couloir du train, le bruit régulier des roues heurtant la soudure des rails bercent mon ennui et ma solitude. Le raffut des aiguillages me sort de cette torpeur. Le train ralentit puis arrive enfin en gare. Au bout du quai, ma grand-mère est là qui nous attend.

Les portes se referment avec un claquement sec. La rame se met en branle avec un mugissement qui s'en va crescendo. Elle répand alors une forte odeur d'électricité et s'engouffre dans le tunnel (métro parisien en bois).