Le 14 octobre 1913, il prend ensuite le commandement du "Calédonien". En escale à Beyrouth, il profitera de la présence de ses deux fils aîné pour visiter la région. Un carnet de voyage écrit de sa main ainsi que des photographies attestent de cela.

Il fait escale à Alexandrie lorsqu'il apprend la déclaration de guerre de la France à l'Allemagne en août 1914. Le navire est dérouté pour prendre en charge les français qui doivent être rapatriés en Europe. Il remonte le long de la côte orientale de la Méditerranée en passant par Jaffa, Beyrouth et Lataquié.

C'est à l'escale de Beyrouth qu'il rencontre Clara Bonnel, une femme exceptionnelle par son intelligence et grande voyageuse surprise par la guerre. De cette rencontre naîtra une grande amitié entre les deux familles. Plus tard, Edme Jean, le fils aîné d'Edmond et donc mon grand-père, épousera Jeanne Bonnel, une nièce de Clara.

Peu après, le 24 août, Edmond prend le commandement de l'"Ernest Simons" jusqu'au 15 novembre pour du cabotage, puis l'"Océanien", à nouveau un long-cours, du 1er décembre 1914 jusqu'au 22 août 1915.

La guerre et le conflit ouvert avec la direction des Messageries Maritimes

Le 29 août, Edmond est mobilisé avec le grade de Lieutenant de Vaisseau pour prendre le commandement du paquebot "Sphinx" transformé en navire hôpital. Ce navire est flambant neuf; c'est donc une marque de confiance de sa hiérarchie qui lui en confie le commandement. Il se rend à St-Nazaire pour superviser l'embarquement des appareils de transmission et procéder aux derniers essais.

Le navire fait plus de 20 voyages dans toute la Méditerranée entre 1915 et 1917, à une époque où la guerre sous-marine fait rage et où les navires hôpitaux ne sont pas respectés. Pour garantir la sécurité du "Sphinx", la Marine y embarquera des officiers allemands prisonniers.

Il participe à l'évacuation des blessés des Dardanelles ainsi qu'à l'évacuation des forces serbes et françaises à Salonique. Edmond sera très marqué par cet épisode dans lequel de nombreux serbes mourront à bord tellement leur état sanitaire est épouvantable.