En marge d'une des lettres de recommandation, il est dit qu'Edmond est, je cite :

"Très bien noté sous tous les rapports et d'une façon constante par tous les commandants. Très sérieux, caractère droit, énergique, dévoué, instruction étendue, tenue excellente, apte à faire un très bon second capitaine"

Le conseil d'administration le nomme second capitaine le 20 octobre 1907, puis second commandant le 14 décembre 1910 et enfin commandant le 23 juillet 1913.

Après une longue période calme sans prendre de congés particuliers, le 14 mars 1910, il est sollicité pour prendre son premier vrai commandement. Il se trouve alors sur le "Chili" en station à Lisbonne et terminera son voyage avant de pouvoir prendre son nouveau poste. Il embarque à Marseille le 22 mai 1910 pour prendre le commandement du "Haïphong" en station à Singapour.

Alors qu'il est en poste sur le "Haïphong", Edmond reçoit le 15 décembre sa nomination au grade de second commandant. Il en remerciera son directeur par deux fois, le 16 décembre de Batavia et le 23 janvier 1911 de Singapour lorsqu'il reçoit l'annonce officielle.

Malheureusement, cette période heureuse dans sa carrière professionnelle est assombrie par des ennuis de santé. Le 24 janvier, il est victime d'une attaque violente de coliques néphrétiques et doit débarquer du "Haïphong" pour se faire soigner à l'hôpital de Singapour.

Malgré tout, le 10 juin, Edmond reprend son poste sur le "Congo" jusqu'au 8 août 1912, puis il prend le commandement du "Bosphore" jusqu'au 24 novembre et enfin du "Caucase" jusqu'au 30 juin 1913. Ces trois commandements sur des lignes de cabotage lui permettent de reprendre pied dans la profession. Le 1er juillet, il prend le commandement de l'"Australien", un long-cours. Le 24 juillet 1913, il apprend sa nomination au grade de commandant alors que le navire est en station à Shanghaï. Il restera en poste sur ce navire jusqu'au 12 octobre 1913.

Toute cette agitation autour de son possible avancement a fortement contrarié Edmond qui s'en ouvre au commandant auquel le docteur Jeannel s'était adressé en février. Il avoue que cette intervention lui avait procuré une certaine satisfaction. Par contre, il tient à bien préciser qu'il n'a jamais sollicité les autres interventions, plus politiques et qu'il ne voudrait pas qu'elles aient un effet inverse. Il explique que tout est venu du fait qu'on lui a confié le fils de M. Orteille, commissaire spécial de la navigation et des ports de Bordeaux. Ce fils voulant faire l'école d'hydrographie, il devait faire une année de navigation en qualité de novice et c'est sur le paquebot où officiait Edmond qu'il a embarqué. Edmond l'a alors pris sous son aile bienveillante, le considérant presque comme son propre fils. En remerciement, M. Ortille est alors intervenu auprès de ses amis hauts placés pour favoriser l'avancement d'Edmond. Edmond termine sa lettre en priant son interlocuteur d'agir pour atténuer les effets, qu'il craint désastreux, de ces multiples intermissions.