Les conditions de ces voyages sont assez pénibles car de nombreux pèlerins sont victimes du choléra (il nous décrit les musulmans sales et remplis de vermine) et doivent être jetés à la mer, quand ils embarquent (Il en manque cent à l'embarquement). Mais fataliste, il préfère encore cela au risque des fièvres des Antilles.

Plus tard, sur le "Touraine", il effectue le service hebdomadaire entre Marseille et Philippeville, au départ de Marseille tous les dimanches à 14h00. Il se plaint du service difficile car il est souvent en mer et passe des nuits blanches.

Malgré ces conditions de voyage, il se dit qu'il devrait emmener lors d'un de ces voyages son neveu Maurice afin de lui faire visiter l'Algérie.

Mais à la fin d'octobre la compagnie est au bord de la faillite et ses navires sont désarmés. Edmond doit chercher un nouvel embarquement pour compléter son stage.

Profitant de cette oisiveté forcée, il rend visite à ses parents à Champlitte au début du mois de novembre 1893. A la suite d'une nouvelle disposition gouvernementale du 15 septembre qui instaure deux classes dans la profession de capitaine au long cours, il envisage de passer au printemps l'examen de 1ère classe. Il pense que cet examen ne devrait pas être trop difficile et que cela lui sera favorable pour l'avenir.

Le 17 ou le 18, il se rend au Havre et de là il se rend à Rouen où il embarque comme lieutenant sur le "Sephora Worms" de la "Worms Josse & Cie" qui doit faire du cabotage de Bordeaux à Hambourg en passant par Anvers.

Du 24 novembre 1893 au 16 janvier 1894, il est Lieutenant sur les vapeurs de la maison Worms du Havre.

Le 12 mars 1894, il est en escale à Marseille où il loge chez M. Carbon, 82 boulevard La Major. Il écrit enfin au directeur des Messageries Maritimes pour solliciter un poste. Sans doute dépose-t-il la lettre lui-même car elle porte un tampon avec la date du même jour. Le directeur lui répond favorablement et le 28 avril 1894, il obtient un poste de lieutenant stagiaire avec un traitement de 1800 francs.